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Compliance

Décret tertiaire : le guide complet pour les opérateurs de bureaux qui veulent anticiper et performer

Bien abordé, le décret tertiaire peut devenir un levier de performance et de différenciation pour les opérateurs de bureaux, transformant une obligation réglementaire en véritable opportunité stratégique

9 juil. 2025

Vue d'employés dans un bureau, illustrant les exploitants immobiliers qui doivent se conformer au Décret Tertiaire sur la performance énergétique.

Depuis son entrée en vigueur en 2019, le décret tertiaire a progressivement transformé la manière dont les immeubles de bureaux et autres actifs à usage tertiaire sont pensés et gérés. Pour beaucoup d’acteurs du secteur, il n’était au départ qu’une contrainte supplémentaire, une réglementation de plus venant alourdir les obligations de reporting et les exigences techniques déjà nombreuses. Mais avec le recul, ce décret s’impose aujourd’hui comme bien davantage qu’un simple exercice administratif : il est devenu l’un des leviers structurants de la transition énergétique dans l’immobilier, plaçant les bureaux et les grands actifs commerciaux au cœur des objectifs nationaux de décarbonation. Pour les propriétaires, les exploitants et les asset managers, il révèle aussi son potentiel comme un outil stratégique capable de protéger, voire de renforcer la valeur à long terme des portefeuilles, tout en répondant aux attentes croissantes des locataires et des investisseurs, de moins en moins enclins à transiger sur la durabilité. Ce qui avait commencé comme une obligation est désormais perçu comme une opportunité — mais seulement pour ceux qui anticipent ses exigences et adaptent leurs modes de gestion en conséquence.

Le dispositif, officiellement intitulé Dispositif Éco-Énergie Tertiaire, fixe des objectifs de réduction ambitieux qui ne peuvent être ignorés : 40 % d’économies d’énergie d’ici 2030, 50 % en 2040 et 60 % en 2050, le tout calculé par rapport à une année de référence choisie entre 2010 et 2019. Une fois déclarée, cette année de référence ne peut plus être modifiée, ce qui en fait un choix hautement stratégique. Certains exploitants ont retenu des années de forte consommation afin de s’octroyer une marge de progression plus confortable, quand d’autres ont préféré des années récentes pour refléter les améliorations déjà réalisées. Dans les deux cas, ce point de départ est déterminant puisqu’il définit la trajectoire de mise en conformité sur trois décennies. Le reporting annuel de la consommation d’énergie, exigé chaque mois de septembre via la plateforme OPERAT de l’ADEME, renforce encore cette logique de long terme. Là où certains se contentent de l’aborder comme une formalité administrative, les plus proactifs y voient un outil de pilotage qui leur permet de suivre la performance, de détecter des anomalies et d’impliquer locataires comme équipes autour d’indicateurs clairs et partagés. Bien exploité, le reporting nourrit une culture du suivi et de la responsabilité qui dépasse largement le seul champ réglementaire pour imprégner la gestion quotidienne des immeubles.

Le rôle central des bureaux dans la transition énergétique

Les immeubles de bureaux, plus que d’autres typologies tertiaires, illustrent à la fois la difficulté et le potentiel du décret. Leur consommation énergétique est particulièrement complexe et souvent élevée : chauffer ou rafraîchir de vastes plateaux ouverts, assurer une qualité d’air et un éclairage confortables, soutenir une infrastructure numérique et informatique gourmande en électricité. À cela s’ajoutent des profils d’occupation très variables, avec des pics et des creux quotidiens qui entraînent une demande énergétique fluctuante. Une telle complexité ne peut être adressée par des interventions isolées. Atteindre les objectifs du décret suppose une approche globale combinant rénovation technique approfondie, gestion intelligente du bâtiment et évolution des usages. L’amélioration de l’isolation ou la modernisation des systèmes de chauffage et de climatisation apportent des gains substantiels, mais sans outils numériques complémentaires de suivi et d’optimisation, une partie du potentiel reste inexploité. De la même manière, l’engagement des occupants est décisif : les équipements ne peuvent pas tout si les usagers ne sont pas incités à adopter des pratiques sobres, accompagnés par une information transparente et, lorsque cela est possible, des compteurs individualisés.

La structure même du décret pousse à la progression plutôt qu’à la perfection immédiate. Personne n’attend des exploitants qu’ils réduisent leur consommation de 60 % du jour au lendemain ; le cadre réglementaire est pensé pour valoriser les avancées régulières et continues, en phase avec les cycles de vie des bâtiments. Les grandes rénovations, les remplacements d’équipements et les ajustements opérationnels s’échelonnent naturellement dans le temps. Le défi pour les gestionnaires consiste donc à établir des plans d’action réalistes, évolutifs, combinant mesures rapides — optimisation des plages de fonctionnement de la climatisation, passage à l’éclairage LED — et investissements lourds à plus long terme, comme l’isolation des façades, l’intégration d’énergies renouvelables ou la mise en place de systèmes avancés de récupération d’énergie. En somme, le décret fournit un cadre et une feuille de route, mais il revient aux opérateurs de rythmer le parcours en fonction des budgets, des besoins des locataires et des contraintes techniques.

Conformité, valeur et rôle clé de l’expertise

Les objectifs fixés par le décret sont clairs, mais les risques liés à l’inaction le sont tout autant. Au-delà des amendes financières, la sanction la plus redoutée est celle de l’image. Le dispositif prévoit en effet la possibilité de rendre publique la liste des bâtiments non conformes, exposant leurs propriétaires à une perte de crédibilité au moment même où la transparence sur la performance ESG est de plus en plus exigée par les locataires, les investisseurs et les régulateurs. Parallèlement, des actifs affichant de mauvaises performances énergétiques voient leur compétitivité décliner sur le marché locatif et risquent une décote lors des transactions. L’inefficacité énergétique n’est plus perçue comme une faiblesse tolérable : elle est désormais considérée comme un passif qui fragilise à la fois les charges d’exploitation et la valeur patrimoniale.

À l’inverse, ceux qui abordent le décret avec lucidité et anticipation en récoltent déjà les bénéfices. Des immeubles sobres consomment moins, sont plus résilients face à la volatilité des prix de l’énergie et séduisent davantage les entreprises locataires, de plus en plus attentives à installer leurs équipes dans des environnements durables. Pour les investisseurs, ces actifs offrent une réduction du risque de transition, une meilleure liquidité et un récit ESG solide. Le décret joue donc un double rôle : il contraint mais il incite, imposant des obligations tout en ouvrant la voie à des avantages financiers et stratégiques tangibles.

Naviguer dans ce paysage nécessite cependant de l’expertise. Élaborer un plan d’action équilibré entre interventions techniques, investissements financiers et implication des locataires est une démarche complexe, qui exige une vision de long terme. Des partenaires spécialisés peuvent accompagner l’évaluation de la performance existante, identifier les leviers les plus efficaces et assurer une mise en œuvre pragmatique, avec un minimum de perturbations pour les occupants. Ils peuvent aussi garantir le suivi et le reporting dans la durée, transformant une contrainte annuelle en un processus d’amélioration continue. En s’appuyant sur ces expertises, les exploitants transforment ce qui pourrait sembler une charge administrative en une véritable stratégie énergétique pilotée par la donnée, au service de la conformité comme de la compétitivité.

Un catalyseur pour l’avenir

En définitive, le décret tertiaire ne doit pas être considéré comme une contrainte, mais comme un catalyseur. Il oblige le secteur à affronter de front la question de la performance énergétique, mais il offre aussi un cadre qui valorise l’ambition et la prévoyance. Ceux qui l’abordent de manière réactive, en le réduisant à un exercice de conformité, risquent de prendre du retard à mesure que la réglementation se renforce et que les attentes du marché s’élèvent. Ceux qui s’y engagent de façon proactive, en l’intégrant à leur stratégie globale de gestion d’actifs, dépasseront les simples objectifs pour se positionner comme des leaders dans un marché où la durabilité devient rapidement l’étalon de la valeur. Le décret ne se résume pas à atteindre des pourcentages lointains : il transforme la manière dont les bureaux sont gérés aujourd’hui pour garantir qu’ils restent attractifs, compétitifs et résilients demain.

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